NON aux évaluations d’écoles !

En France,  20% des écoles sont concernées par les évaluations d’écoles cette année.

Cette auto-évaluation mobilise tous les acteurs de l’école et analyse le contexte interne et externe de l’établissement . 

L’analyse se portera sur quatre domaines : les apprentissages et les parcours des élèves, la vie des élèves et le climat scolaire, les acteurs et leur fonctionnement et enfin, l’environnement institutionnel et partenarial. 

Cette auto-évaluation se fait avec l’équipe de direction, les personnels, les usagers et les partenaires dans des groupes de travail. 

Une analyse externe aura lieu pour dégager des axes stratégiques d’améliorations, un plan d’actions et de formations, un projet d’établissement, un contrat d’objectifs et une démarche évaluative par et pour tous les acteurs. 

A travers tous ces axes, nous voyons qu’il s’agit plus largement de contrôler les établissements localement et de faire en sorte que les équipes soient juges et partis puisqu’ils devront à la fois évaluer leurs pratiques mais aussi celles de l’établissement donc celles de leurs collègues. 

Tout cela se fera sous le contrôle de l’autorité académique qui n’hésite pas à déployer les grands moyens. 

L’évaluation est faite au sein de l’école par un DASEN ou inspecteur pendant deux jours , avec visites en classe, entretiens collectifs et individuels. 

Toutes les données sont récoltées en amont : fréquentation de l’établissement, CSP des usagers, âge moyen des collègues etc.. 

Puis tous les acteurs sont réunis, interrogés et convoqués dans des groupes de travail après la classe ! Ces temps s’ajoutent aux 108 heures, aux APC, aux temps de préparations. On nous dit éventuellement qu’on pourrait les déduire des conseils des maîtres. 

Ces temps de travail, parfois le soir ou le mercredi matin sont une réelle surcharge de travail en plus pour les collègues. 

De plus, la pression de l’auto-évaluation qui permet aux usagers et aux partenaires de noter l’établissement est une vraie inquiétude. Derrière cela, c’est bien la mise en concurrence des établissements.
L’école en question est déjà plus ou moins réputée et se retrouve avec des classes surchargées ( 30 élèves ) à cause de nombreuses dérogations. 

Certaines écoles feront donc partie de l’élite avec des moyens alloués, des enseignants bien notés dans le cadre voulu par l’établissement; et il y aura les écoles populaires, moins bien notées, dépourvues de moyens et délaissées.
Déjà, des IEN utilisent les résultats des évaluations nationales pour mettre la pression sur les collègues. 

Avoir un supérieur hiérarchique dans sa classe ou son établissement est toujours un moment particulier, mais là, ils viennent pendant deux jours analyser les moindres recoins de l’école et des pratiques des collègues. Qu’en sera t’il avec la délégation d’autorité sur les directeurs ? 

Les collègues se posent des questions : que vont-ils trouver ? Qu’est-ce qu’on va me reprocher ? 

La pression s’accentue toujours plus car une fois l’évaluation terminée, l’attente du rapport, les enseignants seront obligés de modifier leurs pratiques à travers des contrats d’objectifs et qui sait, sous la surveillance du directeur d’école.
La direction pourra ainsi avoir un réel contrôle des pratiques et sera une atteinte à la liberté pédagogique puisqu’elle pourra donner l’ordre d’utiliser telle ou telle méthode. 

Cela pourra avoir une incidence sur la carrière avec la multiplication des postes à profil, des postes POP , les collègues ne sont pas dupes. 

De plus dans les classes, nous voyons la multiplication des élèves avec un dossier MDPH avec notification mais qui sur le terrain ne bénéficie pas d’AESH. 

Les AESH sont également convoqués aux réunions alors qu’ils ne sont pas sur le temps de travail.
L’auto-évaluation va permettre à l’administration de se dédouaner de ces situations en faisant porter le chapeau aux enseignants en remettant en cause leurs pratiques pédagogiques. 

Ces évaluations sont donc un moyen de mettre au pas les écoles en contrôlant les enseignants et leurs pratiques.
C’est un prétexte pour ne pas embaucher, ne pas mettre des moyens humains et financiers au sein des écoles. 

Le SNUDI-FO89 s’oppose à ces évaluations d’école et refuse de se plier à un système qui se privatise, qui se territorialise avec notamment cette nouvelle expérimentation que sont les territoires éducatifs ruraux. 

Le SNUDI-FO89 rappelle que rien ne permet d’imposer ces évaluations d’école aux personnels car celles-ci ne figurent ni de près ni de loin dans nos obligations réglementaires de service. Le SNUDI-FO appelle donc les enseignants à saisir le syndicat et à refuser collectivement de les mettre en place. 

Le SNUDI-FO89 s’engage à informer, réunir, organiser et défendre les collègues dans toutes les démarches concernant ces évaluations d’école.

Contactez nous afin de vous organiser, de discuter afin de refuser ces évaluations d’écoles.

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220419-Communique-SNUDI-FO-evaluations-decole