Carte scolaire : l’Inspection Académique prépare les conditions d’une saignée sans précédent !

Lundi 16 décembre, le DASEN a reçu les organisations syndicales suite à une annonce qu’il avait faite et au tollé que cela avait provoqué.

En effet, à l’occasion de l’observatoire départemental des dynamiques rurales (nouvel outil de regroupement des écoles rurales et de mutualisation des moyens pour pouvoir mieux fermer des classes), le Directeur Académique, qui tente clairement d’éviter d’être confronté à la colère sociale, a annoncé, pour cette année :

  • qu’il ne donnerait pas aux représentants du personnels le projet de carte scolaire avant le CSA-SD
  • qu’il refuserait les rassemblements devant la DSDEN
  • qu’il ne recevrait plus les délégations d’enseignants, parents et élus qui souhaitent défendre leur école.

Absolument inacceptable : c’est la méthode Macron déclinée au niveau du département ! 

Face au rejet qu’a reçu cette annonce, de la part de tous les représentants des personnels présents, le DASEN a invité les organisations syndicales à le rencontrer en audience pour échanger sur sa volonté de faire évoluer les modalités d’échanges et du « dialogue social » au sujet de la carte scolaire. Autant dire qu’il souhaite nous associer à une nouvelle dégradation des moyens d’expression du désaccord et ainsi faciliter la mise en place des mesures de fermetures de classes et de suppressions de postes. Ce sera évidemment sans le SNUDI-FO 89 !

La situation s’annonce catastrophique

Certes, au vu de l’absence de budget de l’État, les suppressions de postes sont suspendues, mais nous le savons, le cap sera maintenu et, en l’occurrence, celui du démantèlement des services publics. Nous sommes donc en attente des chiffres exacts (qui, de fait, sont retardés…), mais il est bien question d’envisager le pire et donc le maintien des 3155 suppressions de postes prévues dans le premier degré. C’est d’ailleurs la base sur laquelle le DASEN nous a dit s’appuyer pour son projet de carte scolaire. Aucun doute, la politique menée sera à peu de chose près la même que celle prévue par le précédent gouvernement Barnier-Kasbarian-Genetet, illégitime, censuré et démissionnaire : nous pouvons donc nous attendre au pire.

Pour revenir aux annonces du DASEN :

  • Concernant les instances, le DASEN est, en fin de compte, revenu sur sa volonté de ne pas nous transmettre le projet de carte scolaire à l’avance (en réalité il n’a pas le choix : c’est la loi !) mais donnera très probablement des éléments moins précis qu’auparavant. 
  • Quant à recevoir les délégations, il reste sur sa position et continue à ne pas le souhaiter (préférant laisser les IEN se débrouiller avec les élus…), mais va y réfléchir… 

En bref, il continue de vouloir remettre en cause le fonctionnement des échanges sur la carte scolaire installé depuis des années et qui n’a jamais posé de problème : en effet, il n’est « pas convaincu de son utilité »… Permettre aux premiers concernés de faire remonter en direct au preneur de décision, la réalité du terrain et les conséquences concrètes des mesures de carte scolaire, n’aurait donc pas d’utilité ? C’est certain que c’est pour lui une contrainte de devoir assumer ses décisions et la dégradation du service public d’Éducation qu’elles impliquent. Mais pas pour nous !

Déjà l’an passé, les pressions des IEN sur les collègues s’étaient accrues pour qu’ils ne préviennent pas les parents, pour qu’ils n’échangent pas avec les élus (évoquant un devoir de réserve qui n’existe pas) et pour qu’ils ne participent pas aux délégations… tout est mis en œuvre pour faire taire la contestation. 

Il est donc hors de question, pour le SNUDI-FO 89, d’accepter cette nouvelle dégradation et ce refus de l’expression du terrain : c’est le rapport de force qui nous avait permis d’obtenir cette organisation et d’imposer que les délégations soient toutes reçues. Si cela est nécessaire, nous y retournerons ! L’année passée, nous étions près de 400 personnes mobilisées, réunissant enseignants, parents et élus, sur une journée entière pour défendre leurs écoles et toutes les écoles avec plus de 35 délégations reçues. Avec plus de 5 fois plus de fermetures prévues cette année, le DASEN craint d’être débordé. Et il a sans doute raison ! Mais la responsabilité de cette colère, c’est bel et bien la politique dévastatrice menée : c’est cela qu’il faut changer.

Refuser de se confronter au mécontentement face aux mesures anti-sociales et à la colère face aux mesures de destruction des services publics, ne va pas empêcher ceux-ci ni d’enfler ni de s’exprimer.

Réponse du DASEN : « Je mettrais en place le dispositif de sécurité nécessaire« . En d’autres termes, là encore, c’est la méthode Macron : mépris, refus d’entendre les revendications et répression !

Cela n’empêchera pas le SNUDI-FO 89 de tout mettre en œuvre pour organiser la mobilisation, pour porter les revendications dans les instances et dans la rue, pour permettre au mécontentement de s’exprimer et aux personnels et usagers de se faire entendre ! Quelles que soient les modalités décidées par le DASEN, nous ne lâcherons rien !
Vous êtes déjà nombreux à nous avoir fait remonter la situation de votre école en remplissant le formulaire de suivi syndical de carte scolaire. Si vous ne l’avez pas encore fait pour votre école, il est encore temps de le faire : Carte scolaire 2025 : fiche de suivi syndical

Il va falloir être nombreux et la mobilisation puissante pour nous faire entendre et les faire reculer sur chaque situation et sur toutes les situations. Préparons dès à présent la mobilisation, si possible avec les parents et les élus pour défendre nos conditions de travail. Ne laissons pas passer !
N’hésitez pas à nous contacter pour vous aider à organiser la mobilisation. L’an dernier de nombreuses écoles mobilisées ont obtenu l’annulation de la mesure de fermeture prévue : nous savons ce qu’il nous reste à faire !