DECLARATION FNEC-FP FO – CTSD du 15 avril

Monsieur le directeur Académique

C’est dans des conditions bien particulières que se déroule aujourd’hui ce CTSD. En effet malgré l’unité syndicale demandant le report du CTSD après la crise sanitaire vous avez fait le choix de le maintenir bien que nos collègues ne peuvent pas être entendu ni défendre la situation de leur école. Pour la FNEC-FP-FO c’est inacceptable ! En cette période de crise sanitaire inédite, nous considérons que la priorité des priorités devrait être la santé des personnels, et non les fermetures de classes et de postes.
Nous le redisons : nous n’acceptons aucune fermeture de classes ni de postes. Si la dotation supplémentaire a permis de faire que la carte scolaire ne soit pas le carnage prévisible, elle est loin d’être suffisante : aucun poste pour les RASED, suppressions des PMQC, suppression des postes de remplaçants (alors que, du fait du virus, nous en aurons particulièrement besoin…). 5 fermetures de classes sont encore prévues : cela rajoute dans ces écoles une tension supplémentaire, personne n’a besoin de ça ! C’est indécent.
Cette dotation supplémentaire montre que les moyens prévus étaient dramatiques. Ils ne sont toujours pas à la hauteur. Surtout dans la situation que nous connaissons.
Mais à l’heure où l’on découvre qu’en Chine le nombre de morts du COVID 19 serait plus proche de 60 000 que de 3 000, au moment où les plaintes contre l’Etat pour dénoncer une mauvaise gestion de la crise et les mensonges qui y sont associés se multiplient, où un risque de deuxième vague est réel et où la propagation du virus n’est absolument pas maîtrisée, il ne peut y avoir qu’une seule préoccupation : la santé d’abord et avant tout !
« L’union sacrée » dans la lutte contre le covid 19 prônée par le gouvernement, est un prétexte pour bafouer les droits des salariés, en aucun cas pour l’intérêt sanitaire, comme en témoigne la loi d’urgence, adoptée qui remet en question avant tout les droits des salariés.
Depuis le début du confinement, la santé physiologique et psychologique des personnels est mise à mal.
Ainsi, si les enseignants du premier degré ont été nombreux à s’engager pour assurer les permanences permettant d’accueillir les enfants de soignants et aujourd’hui ceux, aussi, d’autres professions « réquisitionnées » et de l’ASE (augmentant le nombre d’enfants accueillis ce qui va à l’encontre des mesures de confinement), l’Education Nationale, en tant qu’employeur, a attendu trois semaines avant de fournir des masques à ces personnels.
Comment peut-on envisager de reprendre l’école le 11 mai ? Comment comprendre qu’une date soit fixée alors que la première nécessité est, avant de faire de telles annonces, de fixer les mesures sanitaires garantissant la sécurité des personnels et des élèves, de fixer les moyens pour y arriver, de permettre de retourner sereinement en classe après cet épisode douloureux. C’est loin d’être le cas et vous le savez. L’émotion vive qu’a suscité cette annonce auprès des enseignants, des parents ne pourra pas être calmée avec des annonces contradictoires, les atermoiements ministériels. Cette décision et cette annonce, ne sont qu’une réponse au besoin économique de reprise du travail pour les salariés devant garder leurs enfants. En aucun cas elle ne peut être ni comprise, ni acceptée sur le plan sanitaire.

A l’heure où des pays qui pensaient le COVD-19 derrière eux voit une nouvelle vague arriver le gouvernement français fait le choix de rouvrir les établissements scolaires à partir du 11 mai.
Comment comprendre que les restaurants restent fermés, et que les rassemblements soient toujours interdits alors que les établissements scolaires devront réouvrir ? À l’école, les gestes barrières sont impossibles à appliquer. Comment observer une distanciation sociale dans des classes de 30 voire 35 élèves ?
Le Président met en avant les inégalités sociales qui se sont accentuées avec l’enseignement à distance, pourtant vanté par le ministre de l’Éducation nationale. C’est vrai, mais nous constatons aussi que depuis plusieurs jours des voix se sont élevées pour accélérer la reprise de l’économie et faire repartir la production. L’éducation nationale et ses personnels ne sont pas une variable d’ajustement pour les besoins du marché. Cette décision ne trompe personne, d’autant plus que les universités restent fermées, les étudiants n’ayant pas besoin d’être gardés. Pour la FNEC-FP-FO il est hors de question que la santé des personnels soit sacrifiée au prix de l’économie ! L’école n’est pas la garderie du MEDEF !

La FNEC FP-FO exige, avant que soit envisagée toute reprise de l’activité :
– des tests sérologiques pour organiser le dépistage systématique pour tous les personnels et les élèves, conformément à l’avis du CHSCT ministériel
– la désinfection des écoles, services et établissements scolaires
– des matériels de protection (gel hydroalcoolique, gants et masques FFP2) en quantité suffisante. Alors que la crise a mis sur le devant la scène, l’importance des services publics et la faillite des politiques d’austérité qui les ont saccagés, la FNEC FP-FO réitère sa demande d’annulation de toutes les suppressions de postes pour la rentrée prochaine.
La FNEC FP-FO rappellera ces préalables au ministre de l’Éducation nationale. S’il persiste dans une reprise des cours au prix de la santé des personnels, la FNEC FP-FO les invitera à utiliser leur droit de retrait. La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève jusqu’au 30 mai.