Une journée de décharge supplémentaire pour les directeurs d’école d’ici Noël : le cadeau empoisonné du ministre Blanquer !
Lors du CTSD du 15 novembre, nous avons échangé avec la DASEN sur la question de l’organisation de la journée de décharge accordée par le ministère aux directeurs d’école, d’ici les vacances de fin d’année.
En effet, M.Blanquer a fait cette annonce (par voie de presse) d’une journée de décharge « offerte » pour alléger les directeurs en décembre.
La DASEN nous a donc présenté la mise en œuvre de cette annonce : et là, clairement, sous l’apparence d’un cadeau de fin d’année aux directeurs, c’est en réalité un vol organisé de l’ensemble des enseignants qui s’opère : le ministre donne d’une main ce qu’il prend de l’autre !
Déjà, ce cadeau ne correspond pas tellement à ce qui avait été commandé : une journée de décharge (et une seule) pour les directeurs (et pour ceux qui l’auront fin décembre, c’est sûrement pas le moment le plus opportun, mais passons), c’est bien gentil… quand nous demandons depuis des années une augmentation des décharges hebdomadaires et le rétablissement des aides administratives, ça fait quand même un peu radin.
Lorsqu’on sait, en plus, que cela est censé répondre à l’épuisement généralisé qui s’est exprimé dans tous les rassemblements en hommage à Christine Renon, ça devient franchement mesquin !
Mais quand on apprend enfin que ce n’est même pas lui qui paie, que les DASEN doivent prendre ailleurs pour organiser cette décharge, on se demande si le Ministre ne se moquerait pas franchement de nous :
En effet, la DASEN nous a expliqué, lors du CTSD, que le ministre imposait aux services départementaux de se débrouiller seuls pour mettre en place cette décharge, sans aucun moyen supplémentaire. En gros, le cadeau c’est bien beau et ça ne coûte rien… (quand on peut faire plaisir et que ça débarrasse…) La moindre des choses aurait été d’ouvrir la liste complémentaire au concours et de créer des postes de remplaçants pour le faire. Bien sûr que non, ça coûte trop…
Et en réalité, c’est même bien pire que ça. Car, de fait, des remplaçants prévus ailleurs vont être utilisés pour assurer la classe sur cette journée de décharge. Ces remplaçants ne seront donc pas disponibles et la DASEN nous a donc annoncé que des stages de formation continue seraient annulés ! Conséquence : cela pénalise les collègues qui ne pourront donc pas participer au stage auquel ils étaient inscrits (et peut-être même des directeurs qui au lieu d’aller en stage, auront donc la chance de pouvoir faire leur travail de direction !).
Et le comble, c’est lorsque la DASEN nous annonce que « ça l’aurait bien arrangée de pouvoir annuler les stages syndicaux » !!! Il ne manquerait plus que ça ! Le ministre donne aux directeurs une journée de décharge qui n’est rien d’autre qu’un nouvel effet d’annonce et de communication, et il prendrait sur le droit syndical des collègues ? la DASEN attendait-elle que pour l’organisation du service nous annulions nos stages syndicaux ?!
Evidemment que non, mais dans les faits, cela va tout de même nuire au stage que le SNUDI-FO organise en novembre, puisque certains participants risquent de ne pas être remplacés pour que les directeurs le soient. Quant aux collègues directeurs participant au stage, reste à voir si l’inspection poussera le vice jusqu’à leur octroyer cette journée de décharge le jour où ils sont en stage…
Comme nous l’avons fait remarquer lors du CTSD, M. le Ministre fait, encore une fois, une annonce dans l’unique but de faire de la « com » sans se soucier le moins du monde des conséquences que cela aura sur le terrain. Cela ne lui coûte rien, c’est joli sur le papier et on se débrouillera dans les services pour mettre en place, sans moyens, les décisions imposées, sur le dos des collègues, remettant en cause par la même occasion les droits des personnels, et en particulier le droit syndical.
Comme pour les annonces des GS à 24 ou des CP et CE1 dédoublés qui se font sans création de postes, tout ce qui peut permettre de faire des annonces à moindre frais (et même aucun frais) sont légion. Comme pour les mesures annoncées pour « calmer les gilets jaunes » qui seraient financées en pillant les caisses de la sécu ou comme pour la réponse à la grève des urgences, là encore, on donne d’une main ce qu’on nous prend de l’autre. Et si on n’est pas content, on se fait taper dessus.
Pour conclure sur ce sujet, et de façon fort raisonnable, Madame la Directrice Académique nous a annoncé qu’elle n’organiserait aucune de ces décharges le 5 décembre, ne voulant pas rentrer dans la provocation, car elle sait que « nous serons très nombreux à être en grève ce jour ». En effet, elle fait bien et, en effet, nous le serons. Mais nous lui avons répondu que dans ce cas, il ne faudrait pas en mettre non plus le 6, le 9, 10… ni même aucun jour jusqu’à ce que le gouvernement revienne sur son projet de réforme des retraites et sur toutes ses contre-réformes !
Stoppons cette mascarade, qu’ils cessent de se moquer de nous : ce faux cadeau on n’en veut pas !
Notre liste de revendications est claire : de vraies décharges pour les directeurs, un meilleur salaire pour tous, des conditions de travail décentes, une retraite correcte, un statut et des droits collectifs solides, une véritable protection sociale, un service public de qualité.
Et comme on ne nous les offrira pas, nous irons les chercher nous-même :
Tous en grève à partir du 5 décembre !
lire le courrier du SNUDI-FO au ministre Blanquer à ce sujet : 15-11-2019 – Courrier direction d’école