CSTD du 19 novembre : interpellons le DASEN sur les besoins en postes !
Voilà plusieurs mois que nous sommes en situation d’Etat d’Urgence « sanitaire ». Cela fait des mois que tout tourne autour de la question de la circulation du virus et des protocoles pseudo-sanitaires qui masquent surtout l’absence de réelles mesures de protection. Evidemment, lorsque la santé est en jeu, tout le reste peut paraître dérisoire. Mais ne nous laissons pas abuser pour autant !
Cette crise sanitaire, rappelons-le, est avant tout celle du gouvernement qui manque à toutes ses obligations en matière de protection de notre santé : après des années de suppressions de lits dans les hôpitaux, de suppression de moyens, de suppressions de postes, de disette dans les services publics, le gouvernement fait porter entièrement la circulation du virus et la situation sanitaire sur la responsabilité individuelle. Toujours pas de masques FFP2, toujours des manques de gel, de tests, de médecine de prévention, de considération pour les personnels vulnérables… En regardant plus particulièrement dans l’Education, alors que nous portons haut et fort depuis des années les revendications des personnels en matière de moyens, de postes, de conditions de travail, de salaire, face à un gouvernement sourd… on nous laisse entendre que les difficultés actuelles seraient de la responsabilité des personnels qui appliqueraient mal les consignes (par exemple, lorsqu’ils se réunissent sur les temps de pause ou de repas – cf notes de services des IEN…). C’est particulièrement odieux.
Ne l’oublions pas, cette crise est un révélateur des manquements de l’Etat et de la politique de démantèlement des services publics menée par les gouvernements successifs. En créant le chaos, le ministère nous pousse ainsi à nous diviser, à nous livrer à des batailles horizontales (contre les collègues qui respectent ou non le protocole, contre les parents qui ne joueraient pas le jeu, contre les personnels municipaux, voire même contre les élèves qui porteraient mal le masque…?). En prétextant la nécessité sanitaire de tout déréglementer, pour acculer les personnels, cela permet au gouvernement de ne rien mettre en oeuvre, de ne pas débourser le moindre centime pour pallier ses manquements passés. Au contraire il les aggrave.
Car cette crise est avant tout un moyen extraordinaire pour mettre le focus sur les questions de protocoles pseudo-sanitaires et ainsi mettre tous les personnels la tête dans le guidon, les empêchant de se réunir, d’échanger et de s’organiser, les noyant dans un flot d’ordres et contre-ordres, d’informations contradictoires, dans un cadre de déréglementation généralisée… faisant ainsi passer à l’arrière plan tout le reste. Pour le gouvernement, cela présente une aubaine pour poursuivre, aggraver, voire engager toutes les contre-réformes permettant d’aller toujours plus loin dans la dislocation des services publics.
Rappelons notamment le discours du premier ministre lors de l’université d’été du MEDEF où il expliquait à quel point, parce qu’elle permet de remettre en cause par ordonnance les règles trop strictes (pour eux) du code du travail ou des droits des salariés, cette crise présente de nombreuses vertus pour le patronat : c’est pour eux une occasion rêvée d’imposer un maximum de flexibilité. C’est évidemment le cas pour l’Etat employeur au dépens de ses personnels.
Le SNUDI-FO, quant à lui, tout en poursuivant ses demandes d’une réelle protection, nécessitant des moyens, des postes (notamment de remplaçants) et des recrutements supplémentaires, continue à intervenir sans relâche sur tous les points suivants :
- formation continue/constellations : le SNUDI-FO s’est adressé au ministre, (par un courrier que vous retrouverez ici) demandant son abandon. Dans notre département, les observations croisées en classe sont suspendues. Nous continuons a exiger que cette réforme issue de PPCR, remettant en cause la liberté pédagogique et le libre choix de formation soit retirée. Nous demandons par ailleurs que les tâches soient allégées (APC, réunions, enquêtes direction…) !
- loi sur la direction d’école : lire le communiqué du SNUDI-FO – Mise en place du « statut » de directeur d’école : les pièces du puzzle s’assemblent
- inclusion forcée et suppression des structures spécialisées : Le SNUDI-FO 89 continue à porter les demandes des écoles face aux inclusions systématiques imposées et ingérables, créant de la souffrance partout. Ces élèves ont besoin de structures spécialisés, de moyens adaptés à leurs besoins. Nous continuons à nous battre pour le maintien des structures spécialisées. Faites remonter toute situation d’inclusion compliquée. Utilisez le registre RSST pour les signaler, accompagnés du SNUDI-FO.
- manque de postes : un CTSD bilan de carte scolaire de rentrée se tient le 19 novembre. Et persistent encore des classes à 27, 28, 29 ou même plus de 30 élèves ! C’est impensable. Saisissez cette occasion pour faire remonter au DASEN la situation dans votre école, vos besoins en postes, en remplaçants, en RASED… faites-nous état de vos effectifs et des difficultés rencontrées. Nous y porterons les demandes de chaque école et de toutes les écoles !
- toujours des suppressions : à noter qu’il est prévu pour la rentrée prochaine, la suppression de 1800 postes dans le 2d degré alors qu’il y aura plus de 25000 élèves supplémentaires !
- enseignement à distance et télétravail : comment rater pareille occasion de déréglementer et de faire exploser nos obligation de service ? lire le dossier complet sur le télétravail de la FNEC-FP FO
- disparition des Instances : Après les CAPD traitant de la carrière (mouvement, passages d’échelon, hors-classe…) qui ont été supprimées par la Loi Dussopt, la laissant ainsi entre les mains de l’administration seule, dans l’opacité la plus totale, sans aucun regard des représentants du personnel, c’est maintenant aux CHS-CT que se prend le ministère. Continuons, plus que jamais à les faire vivre. Sollicitez les représentants FO pour la défense de votre santé, votre sécurité et vos conditions de travail ! Utilisez le RSST et faites suivre votre dossier par le SNUDI-FO ! Comment utiliser le RSST.
- généralisation des PIAL : C’est la dégradation des conditions d’exercice des collègues AESH, à qui on demande plus de flexibilité et une augmentation de la charge de travail, tout en les maintenant dans la précarité. Nous continuons de réclamer un vrai statut et un vrai salaire.
- Grenelle de l’Education : cerise sur le gâteau, le ministre tente de nous enfumer avec une grand messe et une micro-revalorisation qui touchera au mieux 30% des collègues, pour remettre en cause nos statuts. Pour FO l’augmentation des salaires pour tous est nécessaire, incontournable et ne peut servir de prétexte pour s’attaquer à nos droits : c’est 183€ nets, pour tous, tout de suite, comme l’ont obtenu les soignants, et sans contrepartie !
Les attaques sont légions, et sont parfois éclipsées par la situation sanitaire si l’on ne se focalise que sur les questions des protocoles. NON ! La question centrale est celle des moyens, de la nécessité de services publics renforcés avec celle du respect des statuts (notamment en matière de protection). La situation de crise, dite « sanitaire » mais qui est avant tout la crise de l’incurie du ministère, incapable de répondre à son obligation de protection des personnels et des élèves, ne doit pas nous faire oublier que celui-ci s’applique toujours méthodiquement à démanteler l’Ecole Publique.
Nous voulons une vraie protection. Point. Pas des consignes absurdes ou irréalisables, pour nous dire comment se la bricoler tous seuls, tandis qu’eux continuent à s’affairer à détricoter nos statuts !
Ne laissons pas passer ! Le SNUDI-FO se bat et se battra sur tous les dossiers, sur toutes les demandes des collègues, et défend pied à pied toutes les revendications. Ne les laissons pas profiter de la situation pour avoir les mains libres dans leur entreprise de dislocation de l’Ecole, de remise en cause de nos droits et de nos statuts, sous prétexte d’une crise dont ils sont responsables.
Au contraire : Exigeons des postes, des personnels, des moyens ! Allons les chercher ! Défendons nos droits, défendons nos conditions de travail, défendons l’Ecole Publique !
C’est la revendication centrale, exprimée par l’ensemble des organisations syndicales enseignantes FO, FSU, SUD, CGT, UNSA, SNALC, CFDT et par la FCPE. C’est celle qui permet de répondre à la fois à l’exigence de protection et à celle de renforcement des services publics : portons-la massivement ! Faisons céder ce ministre qui ne veut rien lâcher et ne répond que mensonges, manoeuvres et manipulations et utilise la répression pour étouffer toute contestation.
Pour la création des postes nécessaires et le recrutement massifs de personnels !
Partout la colère s’exacerbe face au mépris gouvernemental. La grève du 10 novembre, malgré l’Etat d’Urgence, a été suivie. Nous appelons tous les collègues à poursuivre la mobilisation, à se réunir, en AG, à prendre position pour exprimer leur refus de cette situation, pour la défense de l’Ecole Publique.
Ne laissons pas passer !
CTSD du 19 novembre :
C’est l’occasion de porter, en direction du DASEN, les besoins chiffrés en postes, en classes, en remplaçants… Faites-nous remonter toutes les informations concernant votre école (effectifs par classe, autres besoins…) sur snudifo89@gmail.com !