Groupe départemental direction d’école : Inacceptable ! Abandon du projet de Loi Rilhac !
C’est par un biais détourné que nous avons appris que certains Directeurs d’école sont conviés jeudi prochain à un « GDDE » ( Groupe Départemental des Directeurs d’Ecole ) à la DSDEN de l’Yonne, à l’initiative du Ministère, souhaitant associer les Directeurs à la réflexion sur le changement de leur statut dans la droite ligne des propositions de la loi Rilhac votée en première lecture à l’Assemblée Nationale.
Cette Loi poserait les jalons de la transformation des missions des directeurs d’écoles pour en faire des supérieurs hiérarchiques. Elle induit une augmentation des missions, des responsabilités des directeurs pour en faire des managers d’école, délégataires de l’autorité académique, voire évaluateurs des autres personnels… et ne répond en rien aux revendications. Ce projet de Loi est un danger pour les directeurs et pour l’Ecole !
Ce GDDE n’a pour nous aucune légitimité. Il s’asseoit sur la représentativité du personnel en y invitant en parfaite opacité et sous le fait du prince des Directeurs supposés être les porte-voix de leurs collègues. Laisser croire à une consultation des personnels dans ce cadre est un mensonge, un effet d’annonce, permettant surtout d’éviter d’avoir à répondre aux revendications !
Cette mise à l’écart de la représentation des personnels est dans la continuité de la disparition des instances paritaires du fait de la loi Dussopt qui a déjà fait disparaître les CAPD et le suivi du mouvement et de la carrière, mais qui prévoit également la fusion des instances CTSD et CHS-CT.
Nous n’avons pas besoin d’un « GDDE » pour savoir ce dont les directeurs d’école ont besoin :
– temps de décharges supplémentaires,
– aides administratives statutaires,
– allègement de certaines tâches chronophages et inutiles
– reconnaissance salariale accrue.
Le suicide de notre collègue Christine Renon, les nombreux appels à l’aide de nos collègues Directeurs qui nous font quotidiennement part de leurs souffrances et les burn-out qui se multiplient, viennent rappeler, si besoin en était, l’impossible mission qui leur est confiée et leurs conditions de travail dégradées.
Nous n’acceptons pas que des Directeurs d’Ecole choisis arbitrairement servent de caution à une prétendue écoute des agents concernés par le Ministère qui pourra ensuite clamer haut et fort que des propositions ont été construites avec le personnel alors que le projet de loi Rilhac est déjà sur la table.
Nous n’acceptons pas que nos syndicats représentatifs soient exclus et ne puissent porter les revendications. Nous ne reconnaissons pas ce GDDE et appelons les collègues invités à ne pas y participer et à préférer l’action syndicale libre pour faire remonter leurs exigences !
Par ailleurs, l’enjeu concernant le projet de loi Rilhac dépasse largement la question des seuls directeurs d’écoles : Tous les collègues sont concernés, car c’est bien l’autonomie et la gestion managériale des écoles qui se joue.
S’intégrant parfaitement dans le « Grenelle de l’Education», la proposition de loi Rilhac attribuerait une «délégation de compétences» des autorités académiques aux directeurs, premier pas vers un statut de directeur supérieur hiérarchique dans les écoles. Dans le même temps, le ministre prépare la fusion des IEN avec les IA-IPR du second degré, ouvrant la voie au corps unique pour les enseignants : c’est toute la structure de l’école qui est menacée !
D’après l’article 1 de cette proposition de loi, le conseil d’école aurait des pouvoirs de décision, dans la droite ligne des projets de type EPEP ou EPSF afin de transformer les écoles en établissements autonomes. C’est l’explosion du caractère national de l’Ecole. C’est à nouveau la volonté, comme avec les rythmes scolaires,
Nous vous invitons à lire le communiqué du SNUDI-FO et le dossier spécial sur le projet de Loi Rilhac :
Ce projet de Loi doit être purement et simplement abandonné ! Les revendications des directeurs doivent être entendues !