Halte au massacre de l’Ecole Publique et de ses personnels !

La situation de l’Education Nationale est désastreuse : gestion sanitaire, laïcité, liberté pédagogique et d’expression, protection des agents, conditions de travail, remise en cause des statuts, salaires… le saccage de l’Ecole publique s’accélère. Les coups de massue pleuvent.

Sur la question sanitaire, dans son ensemble, la politique gouvernementale instaure la déréglementation, la désorganisation, l’isolement et le chaos et envoie les personnels au casse-pipe sans protection… tandis qu’aux dires mêmes du premier ministre, lors de l’université d’été du MEDEF : « la situation présente une opportunité pour les chefs d’entreprises. C’est une des vertus de la crise sanitaire. » Tout est mis en place dans un seul but : continuer à faire du profit et remettre en cause nos droits, tout en masquant l’incapacité du gouvernement à nous protéger réellement et son refus de mettre les moyens nécessaires dans les hôpitaux (lits, postes…), la santé et les services publics.
Suite à l’assassinat de notre collègue, les questions de la liberté d’expression et de la protection des enseignants sont au coeur du débat public. Elles sont largement exploitées, récupérées… et à quelle fin ? Quant à la décision d’un cadrage institutionnel pour la rentrée du 2 novembre niant la liberté pédagogique et les principes de laïcité et la remise en cause de la liberté d’expression des enseignants, elle n’est pas plus intolérable. Et voilà qu’aujourd’hui, revirement du ministre, alors que les directeurs ont tout organisé en urgence, le décalage de la rentrée est annulé : ce mépris est insupportable !
Le statut et la Loi de 1905 doivent être appliqués en matière de protection et de laïcité.
Que pourrions-nous attendre de ce « Grenelle », présidé par des personnalités médiatiques (parfois bien éloignées de l’enseignement) venues faire le show dans une logique de communication à outrance, et dont les enseignants eux-mêmes sont exclus ? En aucun cas, le SNUDI-FO 89 n’attend quoi que ce soit de cette mascarade. Pas besoin d’un Grenelle des célébrités pour déterminer ce qui est bon pour nous : faisons entendre par nous-mêmes nos intérêts propres, ceux de l’Ecole de la République, de l’instruction publique et de ses personnels.
La réponse suite à l’assassinat de notre collègue, l’absence de réelles mesures de protection face à la crise sanitaire, la déréglementation, le confinement, le Grenelle de l’Education et le saupoudrage indemnitaire qui l’accompagnent ne répondent en rien à nos demandes.

Le Ministre et son administration sont sourds aux revendications des personnels.
Toutes nos demandes et la responsabilité de l’Etat, restent dissimulées derrière l’antienne de la responsabilité individuelle des personnels qui « manqueraient de formation », devraient avant tout interroger leurs pratiques face aux menaces, devraient mettre en place un protocole contraignant et inefficace et sont envoyés en première ligne, sans aucune forme de protection…
Dans ce sens, nous rappelons nos revendications :

  • Création des postes nécessaires, afin d’alléger les effectifs, de remplaçants et d’enseignants spécialisés, plus que jamais essentiels,
  • Recrutement massif d’enseignants sous statut, augmentation des places aux concours et ouverture immédiate de la liste complémentaire,
  • Augmentation immédiate des salaires (de 183€ comme l’ont obtenu les soignants) et mise en place du rattrapage des années de gel des salaires, sans contreparties,
  • Un vrai statut, un vrai salaire pour les AESH et la titularisation de tous les contractuels,
  • De réelles mesures de protection des personnels face aux risques sanitaires (masques FFP2, prise en compte des personnels vulnérables, renforcement de la médecine de prévention et de la médecine scolaire notamment pour la gestion et le suivi des cas, fourniture de matériel virucide – lingettes, gel… et désinfection des locaux) plutôt qu’un protocole inefficace et coercitif,
  • Le respect plein et entier du statut (en particulier l’article 11 sur la protection et l’article 23 sur la garantie de la santé des agents),
  • L’abandon de toutes les contre-réformes (loi Blanquer, réforme du Bac et E3C, enseignement à distance, projet de Loi Rilhac sur la direction d’Ecole, 2S2C, formation en constellations…)
  • Le respect de la Loi de 1905 sur la Laïcité et notamment l’exclusivité des fonds publics pour l’école publique.

Le SNUDI-FO 89 appelle tous les collègues à se réunir dans leurs établissements et à discuter de la préparation de la mobilisation pour la défense de l’Ecole Publique sur la base des revendications des personnels. Nous les invitons à prendre connaissance, à discuter du présent appel et à l’adopter.
Le SNUDI-FO 89 est prêt et se dispose pour l’organisation d’AG, de prises de position, d’actions, notamment par la grève, pour faire aboutir ces revendications.

Réunissons-nous, organisons-nous, faisons-nous entendre : Mettons fin à ce carnage !