Point sur la situation au 20 mars : du volontariat et du flou dans les consignes…

Le SNUDI-FO 89 s’est entretenu hier avec le DASEN au sujet de la situation sanitaire dans les écoles accueillant les enfants de personnels soignants n’ayant pas de mode de garde.

C’est évidemment, encore et toujours sur la base du volontariat… mais cela s’étend maintenant, en plus, aux week-ends et mercredis. Les enseignants sont-ils donc les seuls à pouvoir garder des enfants ? Ne serait-il pas préférable d’éviter de regrouper ces enfants (déjà particulièrement exposés) ?

Par ailleurs, il faut faire attention à la culpabilisation : les enseignants se culpabilisent déjà beaucoup tous seuls. Il y a beaucoup de volontaires, mais le SNUDI FO ne transigera pas sur leur sécurité. Par ailleurs, si celle-ci n’est pas garantie, le nombre de volontaires risque d’aller en s’amenuisant.

Concernant la sécurité, de nombreuses questions se posent : pourquoi des personnels soignants en contact sont en combinaisons intégrales alors que les enseignants viennent sans rien ? Il n’y a même pas toujours de gel ou de gants (alors qu’il y en avait pour aller voter). Quel est le protocole ? Quelle distance de sécurité ? Que faire si un enfant se blesse ? On reste à 2m pour le soigner et le consoler ? Faut-il nettoyer, désinfecter régulièrement ce qui est touché ? Et si un enfant présente des symptômes… ? Si on a un doute ?

Le problème est qu’il n’y a aucun cadrage national. Aucune réponse claire. Pas de trace, un discours mais des consignes floues, voire contradictoires : en gros, chacun fait comme il pense, selon le « bon sens » appelé des vœux de la hiérarchie. Mais le bon sens n’est pas le même partout. Quant on voit qu’il a été question dans certaines circonscriptions d’accueillir des enfants d’agriculteurs…

Bref, aucune annonce claire, si ce n’est pour remercier l’engagement… mais ce ne sont pas les remerciements qui protègent du virus ! Les enseignants veulent aider, de nombreux collègues sont volontaires… mais avec un peu de sérieux, de cadre dans l’organisation et l’assurance que nous serons protégés. Nous sommes prêts à aider, chacun selon ses moyens, mais nous ne sommes pas là pour pallier l’incurie de nos dirigeants.

Problèmes sanitaire, mesures de sécurité.

Le DASEN s’est montré disponible pour intervenir le plus rapidement possible sur toute situation qui poserait problème. Concernant les masques, il n’y en a pas et ce n’est pas une recommandation de l’ARS… (ça tombe bien, quand il n’y en a plus).

Quels dispositif, protocole, nettoyage, désinfection, matériel, distance, que faire en cas d’accident d’un enfant dans la cour… pas de réponse : Contacter l’IEN en cas de souci, lui faire remonter… Mais quand aurons-nous des réponses claires ?! Pour plus de chance que vos demandes aboutissent : passez pour cela par le SNUDI-FO qui aura des entretiens réguliers avec le DASEN et peut intervenir auprès de votre IEN de circonscription.

Organisation de l’accueil

  • Nombre d’enfants accueillis : environ 150 sur le département
  • dans environ 40 écoles « point ressource » chacune n’accueillant pas plus de 8-10 enfants.
  • Pas trop de points ressources pour ne pas avoir à solliciter trop d’enseignants et permettre le roulement.
  • Ce nombre peut évoluer, pas stable pour l’instant, le DASEN attend de voir pour faire des annonces claires.
  • L’organisation se fait en collaboration avec mairies.

Nombre d’enfants accueillis régulé et revu à la baisse :

IMPORTANT : Le SNUDI-FO avait demandé dans son courrier à ce que les demandes des parents soient étudiées précisément pour qu’un minimum d’enfants soient accueillis.

Suite à cette demande, le DASEN « ne nous cache pas qu’en effet, il a fallu un recadrage et une régulation… » toujours avec bienveillance en cas de doute. D’où le nombre d’enfants accueillis revu à la baisse.

Cela permet en effet que l’accueil en collectivité de ces enfants soit réduit afin d’éviter au maximum les contacts et la transmission du virus. Il est essentiel que tous les enfants ne se retrouvent pas dans les classes. Il faut donc que les deux parents soient soignants (ou parent isolé…) et n’aient aucun autre mode de garde.

Des informations claires… pas tout de suite

Avant une communication officielle et un cadrage départemental que demande le SNUDI-FO, le DASEN attend d’avoir stabilisé les points d’accueils… les enseignants volontaires seront appelés à tourner, se relayer sur les écoles.

Attention, le directeur n’a pas plus d’obligation à être présent que les autres collègues. La base du volontariat s’applique à tous les collègues. L’organisation revient aux IEN.

Le DASEN invite les collègues ne voulant pas aller en présence dans les pôles d’accueil à se proposer pour aider le suivi du télétravail des collègues qui y sont, à  » aider ceux qui aident… » . Toujours sur la base du volontariat. Aucune pression ne doit être exercée.

Quoi qu’il en soit, il s’agit donc de volontariat : « chacun participe selon ses moyens, ses possibilités ».

Concernant les déplacements pour aller à l’école « point ressource ».

IMPORTANT : Afin d’être pleinement couverts, notamment , bien que les IEN doivent avoir établi une traçabilité des déplacements, des flux d’élèves et d’enseignants (savoir qui est où et quand…), le SNUDI-FO 89 a interpelé le DASEN sur ce point important :

Nous appelons les collègues à garder impérativement et précieusement leur « autorisation de déplacement professionnel » comme preuve de leur déplacement, de leur présence…

Le DASEN souligne l’importance de cette démarche. Il n’y a pas de règle juridique pour l’instant, mais tout élément permettant de garder une trace est essentiel.

Inspection / contrôle

Les IEN ne se déplaceront pas dans les écoles sauf en cas de problème nécessitant leur présence. Il n’y aura pas de contrôle des enseignants.

Pour tout problème ou hésitation, nous invitons les collègues à solliciter les IEN. CE sont eux qui garantissent l’organisation, ce sont eux nos supérieurs hiérarchiques. Ce ne sont pas les directeurs d’écoles ! Contactez le SNUDI-FO en cas de souci.

Report des instances (carte scolaire, mouvement…)

Pour l’instant, la priorité est de stabiliser l’organisation et garantir la sécurité.

  • Un Comité Technique Académique doit se tenir lundi, on verra après pour les instances au niveau du département.
  • Demandes de temps partiel, dispo, exeat… Le SNUDI-FO 89 demande que les délais pour ces demandes soient repoussés. Le DASEN prend note de la demande… On verra.
  • Les instances groupe de travail CTSD carte scolaire seront repoussée mais se tiendront, sous quelle forme ?… On verra. Pour le SNUDI-FO, nous n’accepterons pas que les mesures de carte scolaire soient prise à l’aveugle. Chaque année, la mobilisation contre les fermetures de classe est importante : nous voulons pouvoir faire entendre les revendications des collègues !
  • Le mouvement, de fait, sera certainement retardé égalemenr. Le CTSD sur les règles du mouvement devait se tenir ce jeudi 19 mars… On verra. C’est pareil : vu la catastrophe annoncée, du fait le la Loi Dusspot faisant disparaitre les CAPD et la vérification du mouvement par les représentants du personnels, il est hors de question que le mouvement soit fait à l’aveugle… nous demandons que les CAPD soient rétablies et la Loi Dussopt retirée ! Le mouvement doit se faire en toute transparence, encore plus dans cette situation.

Donc, pour résumer, le souci premier est de garantir la sécurité. Mais cela se fait, sans masques, sans gants, sans gel, sans matériel, sans protocole… les mains dans les poches. Si on a un problème, on demande en mairie, et s’il y a un blocage on fait remonter : le DASEN nous dit qu’il interviendra immédiatement. Pour le SNUDI-FO, la responsabilité de notre santé et notre sécurité au travail revient à notre employeur. Nous demandons des réponses concrètes !

Il n’est pas question de transiger là-dessus : des consignes et une organisation claires, un cadrage national, un protocole et du matériel de protection. C’est la moindre des choses, lorsqu’on demande aux personnels d’être volontaires.

Quant à la continuité pédagogique « à distance », elle ne s’oppose en rien à la liberté pédagogique. Chaque enseignant fait comme il le sent. Tous les collègues ayant une autorisation d’absence, n’a pas d’obligation à travailler. C’est une absence.

Enfin, ça ne coûte rien, le ministre Blanquer remercie encore les enseignants pour leur engagement… et annonce dans le même temps que le calendrier scolaire est susceptible d’être modifié et de rogner sur les vacances. Sans commentaire. Nous ne sommes pas en vacances actuellement !

Le SNUDI-FO attend toujours la réponse du Préfet et de l’ARS au courrier envoyé avec la Fédération de la santé FO, pour une demande de protection de tous les personnels mobilisés. Retrouvez le courrier dans le précédent article.

En cas de souci ou d’hésitation, et pour toute démarche : Contactez le SNUDI-FO 89.