Déclaration préalable FNEC-FP FO 89 au CTSD bilan de rentrée du 19 novembre

Monsieur le directeur Académique,

Depuis la reprise du 2 novembre et le 10 novembre en particulier, les personnels se sont mobilisés, à travers des grèves et des rassemblements, pour exprimer leur inquiétude et dénoncer leurs conditions de travail dégradées. Au centre des revendications : l’urgence d’un recrutement massif de personnels à l’Education nationale, pour alléger les effectifs et faire face à la situation sanitaire. Que répond le ministre ? Il communique sur les remplacements mais ne crée aucun poste statutaire. Au contraire, il renvoie la responsabilité aux personnels, qui seraient chargés de gérer localement la « continuité pédagogique », notamment à travers l’enseignement à distance qui n’est pas réglementaire ou vers les 2S2C. Nous n’en voulons pas !

Cela ne répond pas à l’exigence exprimée par l’ensemble des organisations syndicales avec les organisations lycéennes et la FCPE : Elles demandent au ministre de l’Education nationale de procéder au recrutement de ces personnels dès la reprise du 2 novembre, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours, et en réabondant les listes complémentaires lorsque cela s’avère nécessaire.

Le préalable à toute mesure, permettant qu’elle se fasse dans le cadre statutaire, c’est le recrutement massif et immédiat ! 

Au lieu de cela, depuis la rentrée du 2 novembre, le ministre accentue son mépris des personnels et de leurs revendications :

– hommage à Samuel Paty bafoué,

– mise en place d’un pseudo protocole sanitaire renforcé,

– ordres et contre-ordres, et consignes incohérentes,

– chiffres des contaminations dans les établissements scolaires minimisés,

– suivi de COVID inefficace car les parents ne signalent pas toujours que leur enfants est malade et il peut y avoir plusieurs cas par classe

– culpabilisation des enseignants en leur faisant porter la responsabilité des contaminations au sein des établissements scolaires,

– déni de la dangerosité des masques DIM et refus de fournir aux personnels des masques protecteurs, on vient de recevoir d’autres masques, ça ne tient plus debout

– simulacre de revalorisation opposant les plus jeunes ou plus anciens et qui justifierait une remise en cause de nos statuts

– mise en place du statut de directeur supérieur hiérarchique et de l’autonomie des écoles par le projet de loi Rilhac

– formation en constellation remettant en cause la liberté pédagogique, le libre choix de la formation et les statuts

– remise en cause du baccalauréat comme diplôme national avec le contrôle continu

– disparition des instances paritaires avec la Loi Dussopt et leur remplacement au profit de groupes de travail, notamment sur les directions d’école, dont sont exclues les organisations syndicales

– généralisation des PIAL dégradant davantage les conditions d’exercice des AESH et des collègues

– pérennisation de l’affectation sur 3 collèges

Les attaques contre les statuts, contre l’école de la République sont bien présentes même si on tente de les masquer avec la crise sanitaire. Mais nous ne sommes pas dupes, l’évidence c’est le besoin criant de postes, les classes surchargées à 27, 28 ou encore 30 élèves, le manque de RASED et d’enseignement spécialisé, le manque d’AED en collège… que nous dénonçons depuis des années et particulièrement criant aujourd’hui !

La FNEC-FP FO continue de revendiquer :

– De vraies mesures de protection (masques, tests, gel, médecine de prévention, médecine scolaire, prise en compte des personnels vulnérables…)

– Le respect de nos droits et de nos statuts (notamment sur la protection),

– L’abandon de toutes les contre-réformes

– Des moyens matériels et humains pour l’école et ses personnels,

– Et en urgence, la création des postes statutaires et le recrutement massif des personnels, par l’utilisation immédiate des listes complémentaires en passant par leur réabondement.

Les premiers gestes barrières ce sont la création des postes statutaires et le recrutement massif de personnels sur liste complémentaire !