Remise en cause de l’expression syndicale à tous les niveaux !

Depuis la DSDEN jusqu’au ministère, en passant par le rectorat, il apparaît clairement que tout est mis en oeuvre pour faire taire la contestation, pour empêcher que s’exprime librement l’intérêt des personnels, pour museler les organisations syndicales indépendantes.

Le gouvernement s’applique par tous les moyens à faire taire les organisations syndicales, les personnels, les salariés, les lycéens, les citoyens, les journalistes… à étouffer toute expression d’un quelconque désaccord avec sa politique : Etat d’Urgence, union sacrée, répression contre les manifestants (les 4 de Melle et autres enseignants menacés de sanctions disciplinaires, les lycéens de Mantes-la-Jolie l’an passé ou du Lycée Colbert plus récemment…), article 1 de la Loi Blanquer, Loi Dussopt, loi LPR (loi de programmation de la recherche) aggravée récemment et qui rend passible de sanction les mobilisations et la contestation dans les universités, violences policières, Loi de Sécurité Globale et son article 24 mais pas seulement… la liste est non exhaustive et s’allonge chaque jour !

au niveau académique

Avec la Loi Dussopt de transformation de la Fonction Publique, qui a notamment fait disparaître les CAPD et prépare la fusion des CHS-CT et CTSD, les représentants du personnel se voient retirer la capacité de contrôler les opérations du mouvement et d’avancement des personnels : fin de la transparence et de la garantie d’égalité de traitement. Seul persiste un groupe de travail au rectorat pour « faire le bilan des règles du mouvement de l’an passé ». Et comble du cynisme, lors de ce groupe de travail, la Secrétaire Générale de l’Académie, (nous disant qu’on devrait déjà s’estimer satisfait d’avoir droit à 1h30 de réunion), a mené l’échange dans des conditions délétères, empêchant purement et simplement l’expression des délégués du personnel.

Face à ce scandale, les organisations SNUDI-FO et SNUipp des 4 départements de l’Académie viennent d’envoyer un courrier commun à la rectrice :

courrier-rectrice

Il est inconcevable que nous acceptions de taire nos revendications et d’entrer dans la logique de cogestion que l’administration souhaite visiblement nous faire adopter. Le rôle du syndicat est de porter les demandes collectives des personnels, de faire entendre nos revendications : c’est notre mandat et à FO, ce sont nos syndiqués qui le déterminent. Personne d’autre !

au niveau départemental

De la même façon, au niveau départemental, à l’initiative du ministère, le DASEN a convoqué ce jeudi 26 novembre un groupe départemental sur la direction d’école… auquel il a invité des directeurs choisis en toute opacité par les IEN. Nous n’avons évidemment rien contre ces collègues, mais en quoi représentent-ils l’ensemble les personnels ?! En revanche, outre que cela se déroule en dehors de toute instance officielle, les représentants élus sont tout bonnement exclus de la discussion ! Là encore, on essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes : ce simulacre d’échange avec les personnels est une tromperie, un moyen d’éviter, avant tout, de répondre aux revendications.

Nous ne reconnaissons aucune légitimité à ce groupe de travail. Le SNUDI-FO 89 et le SNUipp 89 se sont adressés au DASEN pour lui exprimer notre refus :

courrier_commun_GT-direction-décole

Nous appelons tous les collègues invités à ne pas participer à cette réunion qui n’a pour but que de cautionner la politique ministérielle et la Loi Rilhac qui vise à installer le statut de directeur supérieur hiérarchique, manageur d’établissement scolaire autonome (du type des EPSF, que la mobilisation avait contraint le ministre de supprimer de la Loi Blanquer !) ayant délégation de l’autorité académique ou qui pourrait être amené à évaluer les collègues… Ce projet de Loi doit être abandonné !

au niveau ministériel

Dans le même ordre d’idée, c’est le Grenelle de l’Education qui, sous couvert d’une micro-revalorisation qui tient davantage du sarcasme, trouve un cadre totalement surfait, qui permettrait de faire accepter une avalanche de mesures contre nos statuts, permettant de démanteler le cadre réglementaire sur lequel sont appuyés nos droits : Formation continue et formation en constellation, travail à distance, révision des cartes REP, droit local, management territorial, Loi Rilhac, reforme des concours…

Lire le communiqué national du SNUDI-FO sur le Grenelle de l’Education.

Là encore, c’est dans un cadre pseudo-démocratique d’échange avec des intervenants plus ou moins éloignés de l’Education Nationale pour justifier les mesures prise par un simulacre de dialogue, que le ministre compte imposer sa politique de démantèlement de l’Ecole Publique.

Pour finir : l’affaire autour du syndicat fantoche « Avenir lycéen ». C’est à nouveau, cette même logique qui s’impose : la volonté de remettre en cause la parole des organisations syndicales librement constituées, de museler la contestation. C’est cette façon systématique de faire taire toute opposition, d’empêcher toute expression discordante, toute idée contradictoire, en particulier lorsque celle-ci s’exprime massivement, ce qui était le cas au moment de la création de ce syndicat, avec la mobilisation contre les E3C et la réforme du lycée.

Mais cette affaire est également révélatrice : c’est le signe que le gouvernement craint plus que tout la contestation massive et organisée :

C’est bien pourquoi nous devons poursuivre la mobilisation !

Nous étions en grève mardi 10 novembre face mépris du ministère. Nous avons manifesté et exprimé notre ras-le-bol, notre colère, et ce malgré les difficultés liées au confinement, pour exiger des postes, des moyens et des personnels ! Et cela a permis notamment de faire lâcher au ministre le recrutement de personnels enseignants et d’AED (des contractuels en CDD de 3 mois : la FNEC-FP FO réclame que ce recrutement se fasse dans un cadre statutaire, par la liste complémentaire).

Cette colère, que nous avons exprimée, s’exacerbe partout, et n’en déplaise à nos dirigeants, partout la mobilisation s’organise :

  • contre la Loi Sécurité Globale, avec les journalistes, les avocats, les organisations de jeunesse ou de défense des droits de l’Homme, les Gilets Jaunes… qui ont manifesté le 21 novembre, notamment à Auxerre, où 150 personnes ont manifesté, et des milliers dans tout le pays,
  • contre la LPR dans les universités avec les organisations syndicales et étudiantes, qui sont en grève et en manifestation ce mardi 24 novembre,
  • contre la Loi d’Urgence et la gestion liberticide de la situation sanitaire,
  • contre la répression des manifestants et la remise en cause de la liberté d’expression syndicale et générale.

Cette colère s’exprime également dans les entreprises qui licencient. C’est le cas par exemple à RKS (filiale de SKF) à Avallon, menacée de fermeture et où la grève est engagée, en particulier lundi 30 novembre. Nous soutenons pleinement les camarades qui se sont lancés dans la bagarre pour sauver leurs emplois. Elle s’exprime dans les hôpitaux, où les lits continuent à être fermés : le copermo et les fermetures de lits qui l’accompagnent au CH d’Auxerre sont suspendus, mais pas abandonnés. Elle s’exprime chez tous ceux qui se battent pour leurs salaires : notamment les agents du foyer d’accueil médicalisé de Vezelay, en grève le 5 novembre pour obtenir l’augmentation de 183€ arrachés par les personnels hospitaliers et dont ils sont exclus…

Nous serons de tous les combats pour défendre nos droits, nos emplois, nos salaires et notre droit d’expression, de réunion, d’organisation et de manifestation : pour la défense de nos droits et de toutes nos libertés gravement attaquées !

L’enjeu est de taille : ne laissons pas passer !

Le SNUDI-FO 89 organise une Réunion d’Information Syndicale afin d’échanger et de s’emparer ensemble de nos moyens d’action :

MERCREDI 2 DECEMBRE
EN VISIOCONFERENCE
de 9h à 12h

Des rassemblements ont lieu concernant la défense de nos libertés, du droit à manifester, à informer, à s’exprimer, à contester… Le SNUDI-FO 89 soutient toutes ces actions. Nous nous adressons au autres organisations pour envisager l’action commune, notamment à ce sujet.

Mobilisons-nous !